« En sortant de l’école », du chant, du plaisir et beaucoup de réussite

Pour ses trente ans, le CRÉA a décidé de réunir 8 classes de CM1/CM2 du territoire Paris Terres d’Envol autour d’un projet de grande ampleur. Toute l’équipe artistique a été réunie pour le mener à bien. Une classe de l’école d’art Claude Monet a rejoint l’aventure pour réaliser la scénographie.

Un projet d’ampleur

Pour les 30 ans, les quatre chefs de chœur du CRÉA ont décidé de réunir leurs forces autour d’un dispositif culturel intercommunal. Ce projet ambitieux met en relation des acteurs du nouveau territoire Paris Terres d’Envol dont la direction des affaires culturelles, l’Éducation nationale (inspecteurs et enseignants) des différentes villes et l’ École d’Art Claude Monet d’Aulnay-sous-Bois. Tous ont associé leurs compétences pour aboutir à la création d’une œuvre collective, un spectacle sous forme d’hommage à Jacques Prévert offert par près de 200 jeunes écoliers de classes de CM2 / 6èmais aussi un clin d’œil au théâtre Jacques Prévert d’Aulnay-sous-Bois qui accueillait il y a 30 ans le tout premier spectacle du CRÉA autour du répertoire du célèbre poète.

L’école d’art Claude Monet

« L’École d’Art Claude Monet d’Aulnay sous-Bois a choisi de s’associer au CRÉA dans la réalisation de la scénographie. Cette nouvelle dimension territoriale, ainsi que la thématique choisie sur l’artiste Jacques Prévert ont motivé cette participation passionnée. En effet, ce grand poète surréaliste, a aussi créé de nombreux collages et dessins avec les membres de ce groupe, tels André Breton ou Yves Tanguy. À l’École d’Art Claude Monet, c’est l’enseignant Jean-Pierre Morand qui fait participer des élèves enfants et adolescents à la réalisation de décors, sur le principe du « cadavre exquis », c’est-à-dire en associant collectivement des dessins sans qu’aucun participant ne soit au courant des autres propositions. Il en résulte des juxtapositions, formant des totems, faisant référence aux objets de la vie quotidienne et aux animaux qu’affectionnait Jacques Prévert dans ses œuvres. Le CRÉA sachant mobiliser les moyens techniques pour que ces décors prennent vie, les dessins ont été projetés en grande dimension sur des planches de contreplaqué et détourés par les élèves ; ils ont ensuite été peints et fixés sur des caissons à roulettes. Ces éléments, s’intégreront à la mise en scène pensée par l’équipe artistique du CRÉA. »

Michèle PEINTURIER,
directrice de l’École d’Art Claude Monet
Frédéric BALLESTEROS,
directeur adjoint

Paroles de professeurs

« Le CRÉA n’apporte pas uniquement une culture musicale aux élèves. Il leur inculque un savoir vivre ensemble, un respect envers les autres. Filles et garçons forment une vraie troupe unie vers un même but, un même projet. Tous les matins, je pratique un réveil corporel qui s’accompagne de chants. Cela permet à mes élèves d’être beaucoup plus concentrés, plus calmes, durant le reste de la journée. L’ambiance de la classe est plus sereine et les résultats en sont meilleurs. »

Manon BRANCA

« Motivés par le projet, certains élèves ont retrouvé un intérêt plus important pour l’école. Ils sont plus solidaires et s’entraident notamment pour répéter ou aider un camarade qui n’arrive pas à intégrer des gestes et enfin, chacun se découvre des compétences particulières pour chanter, bouger, jouer un rôle ou expliquer aux autres. C’est ce que nous permet de faire le CRÉA : « faire dire oui avec le cœur » à tous ces enfants « qui disent non » à l’école. »

Valérie DUFOUR

« Participer à ce projet, c’est une façon de faire du chant mais aussi d’autres créations artistiques comme de la poésie. Humainement, c’est pour moi l’occasion de découvrir les élèves d’une autre façon. Leur attitude n’est pas la même que durant le reste du temps en classe : il est toujours enrichissant d’apprendre à mieux connaître ses élèves puisque cela nous permet de toujours mieux nous adapter. »

Jonathan LODENS

« J’ai maintenant des « élèves ». Ils sont plus sûrs d’eux. Ils sont conscients que leur travail du CRÉA leur a permis de progresser et que le chemin reste encore long. Ils comprennent que dans leurs apprentissages en classe il ne faut pas se décourager et, que par son travail et son implication, on finit par progresser. Cela les rassure et les encourage à « s’accrocher » en cas de difficulté. »

Christine VERNAY

« Le travail scénique semble parfois atténuer les tensions et pousse les plus réservés à surmonter leur timidité et à se montrer, s’assumer, prouver aux autres et à eux-mêmes qu’ils sont capables des mêmes choses et qu’ils ne sont pas différents ou inférieurs. Le travail vocal permet à certains élèves en difficulté scolaire de voir qu’ils sont capables de produire de belles et bonnes choses, cela leur fait gagner en confiance. »

Marie RAZNIEWSKI

« Le fait que ce projet soit réalisé avec différentes villes et écoles permet d’ouvrir les élèves à l’extérieur, eux, qui trop rarement ne sortent de leur quartier dans lequel ils grandissent. Les enfants doivent coopérer pour réussir, s’écouter, argumenter. J’ai aussi remarqué que cela m’a permis de travailler d’avantage la mémorisation, en trouvant avec les élèves, des stratégies pour se souvenir des paroles de toutes les chansons. »

Julien DEL FRARI

« Je retrouve dans la pédagogie du CRÉA, les valeurs de l’école de la République : l’accueil de tous les enfants sans sélection avec une même idée : encadrer les jeunes par des professionnels afin de les faire réussir, tant sur le plan scolaire que social. Les exigences du CRÉA sont les mêmes qu’à l’école : travail, concentration et plaisir de montrer quelque chose de beau. »

Marie-Pierre RABATE

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