Rose & Rose – Autour de la création

Au sommaire :
– VIDÉO de présentation ;
– NOTES D’INTENTION des auteurs ;
– PHOTOS d’ateliers de pratique (stage de création organisé en août dernier au centre international de séjour à Salignac Eyvigues en Dordogne.)
– PROLONGEZ l’expérience de Rose & Rose avec le film Respire de Mélanie Laurent, un ciné rencontre organisé par le Théâtre Jacques Prévert les samedi 1 et dimanche 2 octobre.
– RETROUVEZ Rose & Rose en janvier 2017 à l’Opéra de Paris, amphithéâtre Bastille dans le cadre de représentations tout public, scolaires et d’ateliers de pratique artistique destinés aux parents/enfants et aux enseignants.


La troupe du CRÉA lors du stage de création d’août 2016 en Dordogne.

Autour de Rose…

Work in progress : reportage réalisé dans le cadre d’ateliers de pratique artistique au Théâtre Jacques Prévert (réalisation Théâtre Jacques Prévert – juin 2016)

Du coté des auteurs…

NOTE D’INTENTION DE VALÉRIE ALANE (Livret et paroles)

« Traiter du harcèlement à l’école n’est pas chose aisée. Ce qui m’a poussé à écrire sur le sujet, c’est ce sentiment de révolte et de colère que j’ai – que j’avais à l’école déjà – face à la mise à l’écart, pouvant effectivement aller jusqu’au harcèlement, d’un individu face à un groupe. J’ai toujours été effrayée de voir à quel point les individualités peuvent se nier et se diluer dans le groupe au service d’une cruauté aussi violente que décalée. La fragilité de l’adolescence s’engouffrant dans la force, parfois perverse, du collectif.

C’est un sujet autour duquel je tournais depuis longtemps sans savoir vraiment comment l’aborder… et puis m’est venue cette idée du double et surtout l’envie de raconter cette histoire avec la distance de l’humour. Si le sujet est grave, je ne veux pas le traiter de façon larmoyante mais plutôt de manière ludique et décalée (même dans la langue) grâce à ce personnage de Doble Rose et de son expédition punitive plutôt délirante. C’est un personnage burlesque qui peut, d’une certaine façon, tout se permettre car il est le lieu de projection du monde intérieur de Rose, le fruit de son imagination et de tous ses fantasmes. Parallèlement aux mots, des images se sont tout de suite imposées à moi, impliquant l’idée d’une écriture scénique : les dessins de Rose. Au plateau, ils sont à la fois le décor de l’histoire et le reflet de ses états d’âme, de sa colère, de ses espoirs… Ils invitent ainsi les spectateurs à entrer dans la tête de l’adolescente. Dans sa bulle. Ce texte n’a évidemment pas la prétention de donner des leçons ou de théoriser sur le harcèlement. Il raconte seulement une histoire, celle de Rose… qui je l’espère nous aidera, adultes et enfants, à continuer à réfléchir à des solutions, à rester vigilants… Et surtout à en parler, parler, PARLER. »

 

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VALÉRIE ALANE, EN BREF :

Elle partage son temps entre l’écriture et le jeu théâtral. Elle écrit pour la scène, entre autres : Les Petites Mémoires (qu’elle met en sc.), La trilogie du pommier et Zéro s’est endormi ? (m. en sc : C.Lidon), Un frôlement -Fantaisies bucoliques (édité aux Quatre vents/m en sc : S. Tesson). Rose et Rose est le quatrième livret qu’elle imagine pour le CRÉA après Mister Cauchemar (édité aux Quatre vents jeunesse), Olvidados ? et Le Marathon du Grand Sillon. Comme comédienne, elle joue sous la direction de J.M Vier (Cie Liba Théâtre) : Transportés ou les autres mondes de J.M Vier ; Don Juan de Brecht d’après Molière; Don Juan sur catalogue de J.M. Vier et C. Charvet (co-mis en sc. par S. Katan); Chez Marcel, cabaret Proust d’après Marcel Proust ; La traversée de Samuel R. de J.M Vier, La très excellente, lamentable et tragique histoire de Marie Stuart (d’après Schiller) de J.M Vier et V. Karsenty. Elle joue Le Misanthrope et Georges Dandin de Molière, m.en sc. par C. Lidon. Elle interprète Alice dans son texte Zéro s’est endormi ? Elle travaille également avec K. Sebbar (Le Mâle effet ; Storytelling) , S. Lamouche (Marina, le dernier rose aux joue de M. Magny) ; P. Val (Ceux qui dorment ; Arria Marcella)… Au cinéma, elle tourne avec Coline Serreau.

ALVARO BELLO – COMPOSITEUR
Dix ans après ¿ OLVIDADOS ? (commande du CRÉA 2006) Alvaro Bello signe avec  » ROSE & ROSE sa deuxième composition pour le CRÉA.

AlvaroBello

Guitariste, Il se produit dans les grands festivals de musique internationaux : Juan-les-Pins, Montreux Jazz Festival, Paleo, Roskild, Midem de Miami, Francofolies de Montréal, Nuits du Sud, L’Olympia, etc. Sideman, arrangeur et musicien de studio, il travaille avec des artistes comme : Jean Guidoni, Cyrius, Enzo Enzo, Raul Paz, Ilene Barnes, Barbara Luna, Angel Parra, Shirley et Dino… Il est aussi compositeur (jazz, chanson, musique à l’image…). Il compose pour le théâtre : Le Petit Violon de J.C Grumberg joué au Théâtre de la Criée à Marseille et en Avignon, l’Ogrelet de S. Lebeau au Théâtre de Cachan, Zéro s’est endormi ? de Valérie Alane au TGP de Champigny et au Théâtre Artistic Athévains…). Il se consacre aussi à ses projets personnels. Avec son propre groupe «  Alvaro Bello Grupo », il enregistre deux albums (Meloalegría  et  ¿ Y Que Paso !) dont il compose tous les titres (produits par le ministère de la culture chilienne /Label : Scaena). Il partage sa vie entre l’Europe et le Chili. Influencé, partagé, nourri par ces deux cultures, il crée des ponts entre l’Occident et l’Amérique latine fusionnant rythmes, harmonies, sonorités et styles, créant ainsi son propre univers, son langage personnel.
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Côté… mise en scène

NOTE D’INTENTION DE JEAN-MICHEL FOURNEREAU

« Le récit de Valérie Alane propose une multiplicité de lieux, de sauts dans le temps – ellipses et flashbacks – ainsi que l’utilisation du dessin animé. C’est une écriture cinématographique et contemporaine que nous transposons à la scène. Les quelques didascalies de l’auteure laissent une grande liberté au metteur en scène et au chorégraphe. Liberté de retracer le récit sans réalisme obligé, sans définition précise de certains personnages. Nous tenterons de placer le spectateur « dans la tête de Rose ».

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Comme elle, il verra apparaître et disparaître, comme dans une sorte de rêve/cauchemar, les souvenirs, les situations – réelles ou fantasmées – les visages, les silhouettes (ombres ou films) des proches de Rose et de ses harceleurs. L’utilisation de la vidéo permettra de voir se tracer les dessins, en jouant sur de multiples échelles de tailles et multiples supports (objets, écrans, tissus, personnes). Tant que possible, il y a aura interaction entre les acteurs et les images projetées. La scénographie proposera un large espace blanc, abstrait, pouvant évoquer les pages du carnet à dessins de Rose, et permettant de multiples transformations, changements de lieux, et passages des personnages dessinés aux personnages « en chair et en os ». Peut être quelques éléments concrets (et eux aussi  » transformables « ) : le lit et l’armoire dans la chambre, la palissade ou le grillage du terrain vague, les chaises dans la classe. Les costumes pourront également donner une impression de dessin, avec un jeu entre l’opposition de personnages en N&B et d’autres en couleurs.

Mouvements, costumes, scénographie, tout entraîne le spectateur dans un univers graphique. Difficile de ne pas songer à certaines atmosphères des films d’animation de Tim Burton… D’autant plus dans l’alternance des atmosphères parfois oppressantes de l’histoire, avec celles portées par l’humour, le décalage, la distanciation, l’ironie joyeuse et libératrice du personnage imaginaire de Doble Rose. Jouer sur le double inversé, sur le miroir. Jouer sur l’opposition entre le groupe et le personnage solitaire. Réfléchir à garder presque tous les interprètes toujours en scène, commentant, répondant, répétant en écho certaines phrases, certains mots. Trouver, dans l’enchainement des scènes et des chorégraphies, un rythme sans cesse soutenu et rapide, à l’image de la rage et de la course en avant de Rose, en écho aux clips vidéo que regardent les ados, en écho aux cultures urbaines.
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La forme du récit pourrait débuter ainsi : un groupe d’ados, habillé de tenues modernes et colorées, resserré au centre de la scène, vide et blanche, insulte un personnage qu’on ne voit pas. Petit à petit, dans un mouvement chorégraphié, le groupe s’écarte révélant un personnage « tout gris » au centre, visage triste et fermé. Rose. Rose prend la fuite, elle court sur place, sa course devenant danse de colère. Glissent sur scène alors un lit et une armoire. Rose arrive dans sa chambre. Les meubles sont blancs, entourés d’un trait noir, comme dessinés. Rose est un personnage gris dans un dessin sans couleurs.

Alors, parce qu’elle ne parle pas, Rose se met à dessiner… L’enfant cherche sa voix… Dans une goutte d’eau, l’enfant cherchait sa voix…(Garcia Lorca) parmi ses dessins, une forme d’autoportrait, qu’elle pourrait dessiner à sa taille sur l’une des portes de l’armoire … Lorsque, ensuite, elle se jette épuisée sur son lit, on pourrait voir alors le dessin en noir et blanc de Doble Rose prendre soudain des couleurs… le personnage s’animer… puis une vraie main traverser le dessin, « déchirant » l’armoire comme on déchire un papier… Doble Rose apparaît, bien réelle et humaine, hirsute et colorée, drôle et déjantée … Petit à petit, elle redonnera des couleurs à la grise Rose… »

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Stage de création 2016 – Ateliers de mise en scène

JEAN-MICHEL FOURNEREAU, EN BREF :

Diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Opéra de Mannheim et Conservatoire National d’Art Dramatique de Rennes. Acteur, chanteur, pendant onze ans en Allemagne  avec – entre autres – les solistes de l’Opéra de Berlin, au Théâtre National de Mannheim, au Festival de Hanau, Tigerpalast Francfort, radio et télévision. En France depuis 1996, il chante pour Radio France, au Théâtre Mogador (Le Roi Lion), au Théâtre de Paris, avec Kad Merad et Laurent Lafitte- aux Opéras de Toulon et de Saint-Etienne (Le Freischütz), à l’Opéra de Rennes (L’enlèvement au Sérail, retransmis sur France 3).  Après treize ans de pédagogie au Conservatoire Supérieur de Paris, il rejoint cette année le Pôle Supérieur Rennes/Nantes, pour enseigner aux côtés de Stéphanie d’Oustrac.  Il a mis en scène aux Opéras de Rennes, Metz, Tours, Grand Théâtre Lorient, aux festivals d’Avignon et d’Ambronay et est également auteur et adaptateur. Il a tourné pour ARTE, et met en scène les Ensembles Arsys et AEDES (Théâtre Impérial de Compiègne et Théâtre Auxerre, où il est artiste associé.). Pour le CRÉA, il a joué le rôle du directeur du bagne dans Les enfants du Levant. Directeur artistique de la Cie ORPHÉE-Théâtre(s), il a porté près de soixante créations. Sa mise en scène de Gianni Schicchi a été accueillie par l’Opéra de Paris. Le spectacle TRIWAP fête sa 200e, et est accueilli à l’Olympia cette année.
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La chorégraphie

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IBRAHIMA SISSOKO, EN BREF :

Directeur artistique de la Cie Ethadam, Ibrahima Sissoko porte une démarche artistique placée sous le signe de l’ouverture : faire de l’art en général et de la danse en particulier le moyen de tisser des liens, de créer des passerelles, de provoquer des rencontres, de croiser des perspectives de rapprocher des individus ou des groupes. Cette sensibilité transparaît dans son parcours multiforme, au croisement de différents univers artistiques. Formé à l’Académie Internationale de Danse de Paris (AID), Ibrahima Sissoko s’est forgé un solide parcours d’interprète en écrivant dès 1992 avec la Cie Choréam certaines des toutes premières pages des danses urbaines en France, puis en dansant pour les Cies Hamalian’s, Déséquilibres, en duo avec Ophélie Gaillard ou encore dans le solo que lui a créé Robyn Orlin Call it… kissed by the sun… better still the revenge of geography… » au Théâtre de la Ville. Nourri de multiples rencontres et toujours porté par de nouveaux enjeux, Ibrahima Sissoko libère son imagination dans l’univers de la création chorégraphique et musicale. Son écriture, tournée vers le plus grand nombre, transpire une multiplicité de sources d’inspiration et une imprégnation profonde des valeurs de solidarité, de travail et de persévérance. Pédagogue et soucieux de la transmission des valeurs de paix, d’unité et de partage caractéristique des danses urbaines, Ibrahima Sissoko est fortement investi dans les actions de formation. Il intervient à ce titre dans des formations de formateurs et participe aux réflexions sur les processus de structuration des nouvelles pratiques culturelles et réalise des actions novatrices, notamment sous la forme de créations qui établissent des passerelles entre les disciplines artistiques.
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Ciné rencontre proposé
par le théâtre Jacques prévert

Prolongez l’expérience du spectacle Rose & Rose avec le film Respire de Mélanie Laurent. Il questionne avec brillance et subtilité l’adolescence, la naissance d’une amitié, d’une relation qui peu à peu s’instaure (à sens unique), sur le mode de l’admiration, de la fascination, pour évoluer vers la soumission, l’étouffement.

SAMEDI 1ER OCTOBRE À 17H :
Séance suivie d’une table-ronde en présence de Valérie Alane (auteur du livret et des paroles de Rose & Rose), un représentant du monde éducatif et un spécialiste du cinéma.
DIMANCHE 2 OCTOBRE À 14H :
Séance suivie d’un échange animé par Florence Rochat, réalisatrice et guide-conférencière à la Cinémathèque française
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Rose & Rose en janvier 2017
à l’Opéra de Paris, amphithéâtre Bastille

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Le spectacle sera présenté dans le cadre de la programmation jeune public de l’Opéra de Paris.

Séances tout public : 21, 27, 28 janvier à 20h
Séances scolaires : 23,24,26 janvier à 14h
Réservations : www.operadeparis.fr – T : 08 92 89 90 90 (0.35 € TTC/min)

Atelier Rose & Rose, mes parents et moi
21 janvier 2017 à 10h30 – Amphithéâtre Bastille
Atelier vocal adultes‐adolescents animé par Didier Grojsman
À partir de 10 ans
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Conçus autour des spectacles de la programmation Jeune Public, les ateliers « L’artiste, mes parents et moi » permettent une approche sensible de l’opéra et de la danse. En participant à un atelier de pratique artistique quelques jours avant la venue au spectacle, les enfants, les adolescents et leurs parents ont la possibilité de comprendre la démarche de l’artiste à travers la pratique du chant ou de la danse… Les ateliers permettent de mieux apprécier les spectacles de l’amphithéâtre et d’entrer pleinement dans l’univers de l’artiste.

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